Un film de John Madden avec Jessica Chastain.
Innombrables sont les films sur la corruption du système politique américain : le poids des lobbys et derrière, évidemment, celui de l’argent. Ce film ne révolutionnera pas le genre mais il n’est pas sans intérêt. Très écrit, très urbain et très bien joué, il nous plonge dans une question brûlante aux USA celui des armes à feu, la subtilité du scénario étant de confier une ‘bonne cause’ à une ‘mauvaise’ personne. Mais in fine ce n’est pas cela que je retiens mais l’itinéraire d’une femme. Le film nous confronte d’une certaine à la question du renversement des codes de genre. Cette femme semble « un salaud » : elle semble le contraire de ce qu’est – ou doit être – une femme. Mais, tout comme pour un homme, peut-elle être réduite à son ambition brutale qui l’enferme dans un isolement mortifère ? Un bout de phrase anodin, lâché en passant, laisse entendre qu’un traumatisme familial est – en partie – ‘responsable’ de son rapport à la dissimulation. Et l’on comprend qu’elle est ‘réalise’ peu à peu que son chemin la mène à la mort (Mieux vaut suicider sa carrière que se suicider dans sa carrière »). J’ai beaucoup aimé la fin qui nous ouvre une petite fenêtre d’espoir. Un beau rôle pour Jessica Chastain (nominée aux Golden Globe) qui à elle seule justifie un film déjà efficace.