Dans une maison de retraite (genre Ehpad) portugais, Maria Alberti, une vieille dame dynamique raconte ses journées, tout en attendant des visites de sa fille écrivain (qui sera la future narratrice) à qui elle reproche ses livres finissant mal. C’est brillamment écrit, inventif, humain, souvent drôle, tendre et puissant à la fois. Un livre sur le grand âge, le lien familial, sur la vie jusqu’au bout. Après ce livre que sa mère lui avait demandé d’écrire, Lídia écrit: « Je crois que je ne serai plus jamais la personne que j’ai été avant. Maintenant, je comprends la vie. D’une façon différente. Car le monde s’est élargi. Désormais, mon deuil est sans douleur, pacifique. Je peux comprendre l’existence humaine. Je ne sais pas si je suis claire, mais il y a des choses sur lesquelles on ne peut pas être clair« . Exactement. Cette femme illustre cette génération de femmes nées dans les années 30 et 40, portées par une éducation catholique (pour ce qui est de la France, de l’Italie, de l’Espagne et du Portugal par exemple; et même si n’en subsistent plus que des bribes) et ayant une incroyable résilience et capacité d’adaptation; des femmes qui ont traversé des temps durs mais qui unissent force et douceur, tendresse et détermination d’acier. En notre époque qui est sur le point d’entrer dans l’ère de l’euthanasie massive et du vieillissement généralisé, une ode à la vie qui revigore et suscite une émotion vraie…