Au printemps 40, la débâcle qui va suivre la ‘drôle de guerre’ va engloutir la France. Quel rapport entre une jeune serveuse parisienne pas vilaine mais revêche, deux soldats de la ligne Maginot que tout a priori oppose et un affabulateur de génie qui fait la pluie et le beau temps dans le joli ministère de la propagande? Il faut lire pour comprendre. L’écriture est fluide et gaillarde, naturelle et sans chichis. Il y a comme un charme suranné qui me rappelle les Maurice Leblanc de mon enfance, cette écriture si française du début du 20ème siècle. Une vraie histoire dont l’aspect choral est parfaitement maîtrisé – on ne perd jamais le fil – et où les personnages acquièrent vite une forte présence avec peu de choses au fond. Et, en passant, nous avons un portrait remarquablement bien informé et juste d’une page dramatique ou tragico-comique de notre histoire: juin 40. Une vraie réussite à mes yeux.