
Un film de Ken Scott, avec Leïla Bekhti, Jonathan Cohen, Gabriel Hyvernaud, Lionel Dray, Joséphine Japy, Jeanne Balibar. Il adapte le roman autobiographique de Roland Perez (Les Escales, 2021). Un sixième enfant naît à Paris dans une modeste famille juive d’origine marocaine: Roland. Mais il a un pied bot qui l’empêche de marcher. Refusant l’évidence, sa mère Esther persiste à croire à un miracle (ah l’autel avec Baba Salé!) et refuse les appareillages. Les services sociaux menacent de lui retirer l’enfant s’il n’apprend pas à lire. Mais, grâce aux disques de Sylvie Vartan, il apprend. Sa mère reste au cœur de sa vie, elle qui lui répète chaque jour ‘je te donne ma vie’ (en dialecte arabe juif marocain) et, en français, ‘tu auras une vie fabuleuse, une femme fabuleuse, des enfants fabuleux’; et il en fut ainsi. C’est un film tout simple, limpide, sur l’amour d’une mère et qui nous fait vivre dans l’intimité d’une culture juive marocaine (comme quoi les mères juives sépharades peuvent être aussi présentes (un tantinet étouffantes) que leurs homologues ashkénazes 😉 ). Un film rempli d’amour et aussi d’humour. Un fils rend hommage au courage de sa mère. Il nous rappelle un temps, révolu, où se marier, construire une famille et avoir des enfants, était le sommet de la vie et une évidence. Cela n’est plus vrai aujourd’hui sauf dans les milieux croyants. Un film beau comme l’amour d’une mère.