L’histoire de ce livre est assez incroyable: en 1982, Nina Stibbe, une jeune anglaise de 20 ans quitte son Leicestershire natal pour travailler comme jeune fille au pair dans le foyer londonien de Mary-Kay Wilmers, une grande dame de la littérature anglaise (éditrice de la London Review of Books de 1992 à 2021!), élevant seule (après son divorce d’avec Stephen Frears, le père) deux enfants originaux dont l’un, Sam (10 ans en 1982), a des tendances autistiques en sus d’une maladie rare (le syndrome de Riley-Day). Et, pendant ce temps, elle écrit des petites lettres à sa sœur racontant, sur un ton drôle et détaché, les petits événements de la vie familiale: les menus, les blagues des enfants, la tonalité atypique des conversations familiales. Retrouvées par celle-ci des décennies plus tard, elles sont finalement publiées et vont permettre à Nina de trouver ‘sa voix’ littéraire. L’humour et le sens de l’observation de Nina sont réjouissants: il m’a fallu un peu de temps pour entrer dans cet humour mais, après un petit temps d’acclimatation, je riais tout seul dans le train tant certains passages sont cocasses. Le choc des cultures entre le milieu littéraire londonien et le bon sens provincial de Nina fait des étincelles. Alan Bennett est un personnage récurrent et l’ensemble est d’une grande fraicheur. Pour une détente 100% british!