Un ami m’a prêté ce livre qui n’entre pas dans mon style de lectures habituelles… Il s’agit d’un récit de type autobiographique où l’auteur, né en 1968, journaliste en zone de guerre depuis l’âge de 18 ans et intéressé par les questions paranormales depuis quelques années (et des deuils en famille),fait un curieux et puissant rêve où il voit mourir un SS en Russie: il entend même son nom. Il va découvrir peu après que cet homme a existé et il part à la recherche de toute information sur cet lui. L’ouvrage n’est pas littéraire (et plutôt mal écrit mais cela contribue à l’aspect document vécu), suppose des élucubrations invraisemblables (chamanisme, pendule, une forme modifiée de bouddhisme, etc.) et pourtant il n’est pas sans intérêts (au contraire; étonnamment révélateur parfois). Il montre comment un français de cette génération peut grandir sans aucune (mais vraiment aucune; il n’en fait jamais la moindre mention même négative) référence au christianisme ou à Dieu. Ensuite il décrit, avec des expressions souvent très justes, le désir de vie intérieure, de pacification et de méditation de beaucoup de gens. Enfin, il montre combien le mal peut fasciner (et combien le nazisme reste une source très ambiguë de fascination). C’est sans doute le livre d’un honnête homme (à moins qu’il ne joue vraiment très bien la comédie!) mais qui révèle aussi – comme en creux – le désert spirituel de beaucoup qui fait que des théories abracadabrantes peuvent séduire des gens généreux mais sans repères…