Ce huitième épisode des enquêtes de Bevilacqua et Chamorro nous plonge dans les magouilles des élus de la côte valencienne où capitaux mafieux et avocats véreux se donnent la main pour trafiquer. Une jeune élue est assassinée: c’est une dano-espagnole et la piste mafieuse semble la plus logique mais les indices ne suivent pas et l’enquête s’enlise. Ce qui frappe dans le travail de Silva c’est la volonté de vraiment coller au terrain du travail de la Guardia civil: les écoutes téléphoniques fastidieuses, le net travail de la brigade financière pour suivre la piste de l’argent, les difficultés de collaboration entre policiers. C’est vraiment une belle plongée dans le quotidien, y compris idéologique, de l’Espagne d’aujourd’hui. Bevilacqua me frappe aussi par son stoïcisme désabusé qui me semble être la position de repli de nombre d’intellectuels et fonctionnaires en Europe aujourd’hui. Sans être génial, ce roman nous narre une enquête crédible de façon non démagogique avec des personnages récurrents attachants: je prends.