Une jeune femme, flic des quartiers populaires de Philadelphie affronte un tueur tout en devant composer avec ses propres démons familiaux. Avec un style incisif, une intrigue policière qui est un peu prétexte, l’auteure nous livre surtout un portrait saisissant des ravages des opioïdes dans les quartiers blancs pauvres, confrontés à la perte des emplois industriels et de la dignité allant avec. Seules les femmes travaillent tandis que de nombreux hommes bricolent. Mais les femmes sont également très touchées par la pandémie ce qui laisse les enfants livrés à eux-mêmes. L’Eglise catholique, autrefois fondamentale pour ces fils d’irlandais, de polonais et d’allemands, a aussi vu son influence fortement décliner, subissant au fond la même humiliation que ces travailleurs autrefois fiers de leurs jobs, de leur pavillon et de leurs familles et qui luttent aujourd’hui pour trouver un sens et se dire qu’un futur existe pour leurs fils. Témoignage, plus parlant que bien des articles, sur l’Amérique qui vote Trump et le grand malaise des classes populaires blanches.