Un film de Xavier Giannoli avec Benjamin Voisin, Xavier Dolan, Vincent Lacoste (excellent), Cécile de France, Jeanne Balibar, Salomé Dewaels, Gérard Depardieu (juste comme il faut dans un rôle pour lui). Lucien de Rubempré, un jeune poète de province rêve de gloire littéraire: il monte à Paris avec sa noble amante mais la vie parisienne va se révéler bien rude. Adapter des centaines de pages de Balzac n’est pas mince affaire et disons d’emblée que le film a du rythme et du panache. Le casting est excellent ainsi que le montage, la photo et la musique (à la fois pertinente et humble). Certes la volonté de dénoncer la corruption, les fake news et les mauvais journalistes à la solde d’intérêts financiers est claire mais pas infidèle au thème du livre où Balzac revient sur ses années de journaliste à deux sous. La dimension politique et religieuse des conflits de l’époque est à peine esquissée au profit du soin à décrire les sentiments amoureux qui sont à la fois ce qui perd Lucien et ce qui le rachète. L’on dit souvent que la class consciousness est une réalité majeure en Grande Bretagne mais Balzac montre à quel point elle est au cœur de bien des actions en France et je ne suis pas sûr que cette époque soit révolue tant cette réalité me paraît au fond, sous des formes variées, universelle. Un excellent film qui ne décevra pas (avec une mention spéciale à Vincent Lacoste et à Jeanne Balibar).