Un film de Alejandro Monteverde avec Jakob Salvati, Tim Wilkinson, Emily Watson et Cary-Hiroyuki Tagawa. Ce film pourra susciter des réactions fortes et antagonistes. Légitimement. Car il touche à des points essentiels et mystérieux. La foi est-elle comparable à la simple magie? Peut-on prier les uns pour les autres de façon à agir sur le réel? Que veut dire la phrase de Jésus ‘et cette montagne se jettera dans la mer?’? Dieu est-il une illusion consolante (et fausse) ou un moteur puissant pour l’action juste en ce monde marqué par le mal? Pas de petites questions… Or le film peut être pris soit comme une apologie pathétique de la foi soit comme une méditation émouvante sur la prière. Les acteurs sont tous excellents et la réalisation honnête. De quoi s’agit-il? Nous sommes dans une petite ville californienne vers la fin de la 2eme guerre mondiale: une famille unie de quatre personnes: le père, la mère, le fils aîné de 18 ans environ et un petit garçon de 8 ans, Pepper. Le père part à la guerre plongeant les siens dans l’angoisse. Un vieux prêtre donne à Pepper une liste des sept oeuvres de miséricorde en lui laissant entendre que, s’il les réalise toutes, il contribuera (comment?) au retour de son père vivant… Les réalités humaines décrites sont riches: Un tout jeune enfant, proche de son père, harcelé et solitaire du fait de sa petite taille, une xénophobie anti-japonaise frappant les nippo-américains, la façon dont l’amour nous fait croire et/ou faire des choses incroyables… J’ai choisi de me laisser porter: d’y voir une ode à la compassion active comme vrai remède à la douleur de la perte et à la violence des hommes. Le vieux prêtre proche de ses ouailles et le vieux japonais non-chrétien (mais si humain) conspirent pour la vie. Ce qui est sûr, c’est ce que ce film ne peut laisser indifférent et pourrait introduire un débat pour des étudiants ou des lycéens sur ce que veut dire croire…