Un film de Alberto Rodriguez avec Eduard Fernández, José Coronado, Marta Etura et Carlos Santos. Rarement un film n’aura à ce point saisi la réalité du monde des affaires troubles et des agents plus ou moins secrets. Alors oui c’est compliqué voire confus, les personnages sont plus ou moins mesquins et maladroits, mais aussi terriblement crédibles. On y attend longuement dans des endroits improbables en fumant nerveusement: On n’est pas dans un James Bond mais bien dans un Le Carré. Tiré d’une histoire vraie, ‘l’affaire Roldán’, elle-même liée à la lutte occulte contre l’ETA et au rôle qu’y jouèrent les GAL, le film nous plonge dans l’Espagne des années 90 et 2000. Il a reçu deux Goya (sur 11 nominations) et c’est amplement mérité: les acteurs – et actrices – sont excellents. Le monde des eaux troubles est aussi et d’abord un monde humain, trop humain peut-être. La réalisation nous met au niveau de ces personnages et tous ont leur poids d’humanité. Appât du gain et cercle vicieux de la corruption mais aussi amour conjugal qui traverse les épreuves et peut sauver de la mort, si ce n’est corporelle du moins spirituelle. Un must see pour ceux qui s’intéressent au vrai monde de l’espionnage et de ses dérives affairistes…