Un film de Radu Mihaileanu avec Gemma Arterton, Elliott Gould, Mark Rendall, Derek Jacobi et Sophie Nélisse. Comme il est difficile de tirer un bon film d’un roman complexe (ici de Nicole Krauss) multipliant les époques et les niveaux de narration! Par bien des côtés, et surtout par son rythme, ce film peine à convaincre. Pourtant, porté par des acteurs expérimentés notamment Derek Jacobi, par une histoire qui ne peut qu’émouvoir, il touche dans sa maladresse même. Hommage à la vie des shtetls, ces communautés juives d’Europe de l’est d’avant-guerre, à la résilience juive ‘malgré tout’, aux amours de jeunesse capables de soutenir le désir de vivre et de remplir le coeur malgré l’absence, pathétique, lyrique, baroque, entrelacement de destins familiaux à la fois ordinaires et uniques, au pouvoir des mots de transcender le temps, il m’a évoqué des mondes qui me parlent depuis ma jeunesse (celui des traducteurs par exemple outre celui du shtetl et des lamedvavniks). Je peux concevoir qu’il soit jugé raté mais son humanité toujours aussi généreuse le sauve à mes yeux.