Ayant été journaliste en Israël, l’auteure connaît le pays et ses divisions. Dans un roman futuriste au rythme fiévreux, à la façon d’un thriller américain vite écrit, elle décrit les fractures de la société israélienne. Elle imagine une prise de pouvoir par les ultra-religieux, adossés à la Russie à Jérusalem tandis qu’un groupe de laïcs reconstituent à Tel Aviv une sorte de retour aux sources sioniste (dans une belle pagaille de style anarchiste). Le livre combine le destin de plusieurs personnages dont les vies se croisent qui cherchent à fuir le premier lieu pour gagner le second en passant un mur (différent donc du mur actuel mais analogue) ou à retourner dans celui-ci en venant du second. Le projet n’est pas inintéressant mais il souffre de plusieurs défauts: d’abord il y a une écriture facile, par moments vraiment négligée; ensuite il y a des invraisemblances, ou des improbabilités, dans la logique même du récit (pourquoi les banques auraient-elles fui Tel Aviv pour se mettre sous la coupe des religieux? sérieusement?!) et, enfin, elle témoigne d’une incompréhension complète de la réalité de la foi (juive en l’occurrence), de la façon dont pense et raisonne une personne croyante et pratiquante (à certains moments c’en est presque risible). Bon, d’un autre côté, c’est vite lu.