Vent dans les branches, cerisiers en fleurs, rythme grave et poétique, voilà un film quintessentiellement japonais… Tout est esquissé, discret, pudique. Beaucoup passe par les regards. Nous sommes dans une banlieue japonaise anonyme et banale, où cependant des collégiennes amènent un air de jeunesse et font vivre une petite échoppe de doriyakis, beignets japonais. Dans ce monde de petites gens, dans ce monde qui sait ce que respect et politesse veulent dire, se trouvent des ressources inattendues de bonté. Comment une femme âgée, éprouvée par la vie, trouve l’énergie d’aider avec subtilité un homme qu’elle devine et pressent triste et abattu… ‘Nous sommes là pour regarder le monde et l’écouter’… Cette sentence de Tokue la vieille dame pourrait passer pour l’éloge d’un panthéisme facile. Mais il n’en est rien car en fait ce que cette femme à la vue basse sait voir avec acuité c’est le cœur d’un homme (et aussi celui d’une jeune fille). Donc un film grave et fin, empreint d’une profonde humanité. Un film qu’aurait aimé Vassili Grossman…
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FILM – 27/01/2016 – de Naomi Kawase avec Kirin Kiki, Masatoshi Nagase