Un film de Marco Bellocchio avec Pierfrancesco Favino, Maria Fernanda Cândido. Il s’agit de l’histoire vraie du plus grand ‘pentito’ de l’histoire de la mafia, qui provoqua la chute de centaines de membres de l’organisation criminelle appelée en réalité ‘cosa nostra’. La première partie est haletante et impressionnante, la seconde un peu plus délicate et moins frappante, en raison du nombre de scènes de procès et de l’aspect moins ‘photogénique’ de la fin de l’histoire (et de la vie) de Tommaso Buscetta. Le réalisateur s’appuie sur un acteur au sommet de sa forme, des seconds rôles siciliens crédibles: il réussit à ne pas idéaliser ces hommes – les scènes de procès notamment les montrent dans leur quasi animalité – qui s’abritent derrière les liens de l’affiliation pour s’enrichir et tuer. La fin aussi assombrit la figure même de Buscetta (même si la logique narrative le bonifie sans doute excessivement). L’hommage à Falcone est bienvenue ainsi que les paroles lors des funérailles de la veuve d’un des militaires tués dans le même attentat. On pourrait reprocher au film la scène de torture au Brésil (qui eut lieu en fait bien avant du temps de la dictature lors d’un premier séjour au Brésil) qui affaiblit le sens de sa décision de parler. Mais, pour le reste, le film est plutôt fidèle à l’histoire (je me demande aussi si le procès Andreotti devait être maintenu… le cas reste sans preuves…). Une scène est particulièrement insoutenable et dans l’ensemble le film devrait à mon sens être vu plutôt au-dessus de 16 ans…