C’est par une citation de Eric Ambler que s’ouvre le livre. Je sais déjà que je vais aimer en fan absolu de ce dernier que je suis. Et de fait Slocombe pastiche avec un bonheur évident ce maître des romans d’espionnage des années 30. Un jeune journaliste anglais pris dans des histoires d’espions, le trésor des armées blanches, la Constantinople de la jeune république turque, tout y est. Quelqu’un qui écrit qu’au bord du Bosphore, on observe « les amas tarabiscotés de cabanons en bois noirci qui s’étageaient de chaque côté de la Corne d’Or, les larges coupoles aux maigres minarets d’un blanc crasseux dressés comme des chandelles » mérite respect! J’ai eu la surprise supplémentaire d’y découvrir une femme qui appartient à la légende familiale: La sculptrice Claire Sheridan, la cousine de Churchill, qui travailla avec Lénine et Trotski (à leur buste je veux dire mais pas que!) et qui vint en Algérie (comme elle l’annonce p. 225) où elle rencontra mon grand père à Biskra lequel fut fort content de lui faire survoler le Sahara… Du rythme, de l’humour, du style, le tout sans se prendre au sérieux (tout en étant très bien documenté au plan historique). Tip top.