Un film des frères Larrieu avec Karim Leklou, Laetitia Dosch, Sara Giraudeau, Bertrand Belin, Noée Abita, Andranic Manet. Dans la campagne du Jura, nous suivons deux personnages: Aymeric, fondamentalement un gentil garçon, un peu rond, un peu naïf, mais qui ne demande qu’à aimer et être aimé. Et Florence, une infirmière légèrement plus âgée, une femme qui suit ses envies, pas méchante mais complètement paumée. Elle retrouve Ayméric alors qu’elle est enceinte d’un collègue marié qui n’a aucune intention de quitter sa femme. Ils se mettent ensemble et Ayméric s’attache à ce gamin, Jim, dont il devient, à tous effets et très profondément, le père. Que deviendront-ils? Tiré d’un roman de Pierric Bailly, c’est un vrai mélodrame, très humain et déchirant. Situé dans la France profonde et d’en-bas, le film décrit très bien ce que l’absence de valeurs et de repères peut créer dans une vie. Florence n’est pas une femme méchante, loin de là, mais elle ne mesure pas ce que ses choix de vie libertaires impliquent. Quand elle parle à un moment à Ayméric et lui dit ce qu’elle a fait (je reste vague volontairement), on a envie dans la salle de hurler: « Mais tu te rends compte de ce que tu dis?! de ce que tu as fait?! N’importe quel être humain digne de ce nom te dirait que c’est d’une cruauté absolue, d’un manque total de sens psychologique! ». Ce film nous parle de notre humanité, nous interroge sur la parentalité, et en particulier la paternité. De ce qu’est une famille. Depuis la Genèse, et même sans avoir lu Freud, nous savons que cela touche à l’essentiel de ce que nous sommes comme êtres humains. Le film n’est pas génial mais il a un côté authentique qui sonne juste. Son personnage principal est d’une gentillesse désarmante immense: il aurait plu à Shusaku Endo ou au peintre Georges Rouault.