Un film de Cédric Kahn avec Arieh Worthalter, Arthur Harari. Nous sommes en 1975, en plein dans les années où le terrorisme était d’extrême gauche dans le monde. Un militant de cette mouvance, né pendant la guerre, en 44, de parents juifs engagés dans la résistance, est accusé de braquages dont l’un où deux pharmaciennes ont été assassinées. Il revendique les vols mais pas ces meurtres. Il risque la peine de mort. Un avocat (pas encore célèbre), Georges Kiejman (dont le père est mort dans les camps), le défend. Le film montre bien la façon dont un procès n’est pas qu’un choc de faits et de preuves mais toujours une affaire profondément humaine où les impressions, les mots, les paroles, les attitudes, comptent tout autant. PG était un homme très perturbé et violent. Aurait-il pu commettre ce crime? Certainement. Est-on sûr, vraiment sûr, que c’était lui? Un doute subsiste. Filmé sur un format ancien et d’une manière très ‘documentaire des années 70’, le film a une forte austérité formelle mais cela permet du coup aux acteurs de donner le maximum. Il permet de revisiter une page d’histoire de France mais aussi des juifs originaires de Pologne; il est aussi une réflexion sur la transmission d’un trauma sur plusieurs générations dans une famille. Pur huis clos judiciaire, à l’américaine, et éminemment français en même temps, ce film vaut par ses acteurs, la portée de ce qui est en jeu au plan humain, et la rigueur de sa réalisation sobre et efficace.