Un film de Mick Jackson avec Rachel Weisz, Tom Wilkinson, Andrew Scott et Timothy Spall. Il n’est jamais évident de réaliser un bon film de prétoire, qui plus est quand sa fin est connue. L’excellent scénario, les acteurs remarquables (avec une mention spéciale à Timothy Spall dans le rôle d’Irving et à Andrew Scott dans le rôle de l’avocat Anthony Julius), la réalisation discrète, tout comme le traitement pudique, sobre et non complaisant de l’horreur de la Shoah, contribuent à faire de ce film historique tiré d’un procès réel un très bon film. La façon dont le choc de cultures s’effectue entre une nord-américaine du Queens et des britanniques suprêmement britanniques est rendu avec un humour tout british! Certaines questions ne sont pas nouvelles: Comment faire prendre conscience à un homme qu’il se trompe? Par quels processus mentaux un homme qui n’est pas bête en vient à nier l’évidence pour des raisons liées à son idéologie et à sa psyché? L’histoire peut-elle être jugée dans une procédure judiciaire? Mais, à mon sens, la raison principale qui le rend passionnant en 2017 n’est pas tant d’abord son résultat à l’époque (2000) que la réflexion sur la notion de ‘faits’ dans notre monde d’aujourd’hui: comment prouver quelque chose dans une ‘post-truth society’ comme l’on dit maintenant? A l’heure où les théories complotistes les plus délirantes circulent sur internet, où les mensonges les plus énormes sont tranquillement maintenus par des hommes publics, où un joueur majeur de la NBA peut affirmer que la terre est plate sans être vraiment ridicule, un tel film vient à temps pour nous faire réfléchir sur nos moyens humains d’accès à la vérité et à la façon dont nous ‘prouvons’ nos affirmations. A voir avec de grands adolescents ou des étudiants.