La question des trans, et plus largement ce que l’on appelle ‘la question du genre’, ou de comment nos sociétés dites occidentales gèrent l’écart entre le sexe de naissance et le genre, est devenue une question sociale, et par là politique, majeure. La dysphorie de genre étant une réalité très rare à la naissance (selon l’American Psychiatric Association (2012), « ce trouble affecte de 0,005 à 0,014 % des personnes nées de sexe masculin, et de 0,002 à 0,003 % des personnes nées de sexe féminin »), il est clair que la vague actuelle massive comporte une forte dimension idéologique, c’est-à-dire culturelle. Dans cet essai courageux, un philosophe pose des distinctions, interroge des expressions, fait un travail d’explicitation précieux. Si certains passages des trois chapitres (notamment les équations inspirées de Lacan dans le premier) sont austères, la thèse de fond s’exprime avec clarté et rigueur tant dans l’introduction que dans le troisième chapitre. Je ne suis en rien expert de cette question, pourtant si révélatrice de notre temps, mais ce livre m’a éclairé… Je le recommande.