Un film de Maryam Moghadam et Behtash Sanaeeha, avec Maryam Moghadam, Alireza Sani Far, Pouria Rahimi. Dans la Téhéran d’aujourd’hui, une veuve élève, seule, une petite fille sourde et muette de naissance, passionnée de cinéma. Qu’est-il advenu à son mari? Nous allons le comprendre. Certes, c’est un mélodrame assumé, avec une part d’invraisemblances dans le scénario. Mais la façon de filmer, très sobre, quasi documentaire, le jeu retenu et digne des acteurs, rend le film très fort. La critique sociale (et religieuse, la « volonté de Dieu », si vite et lâchement invoquée) est d’autant plus puissante que tout se fait par petites touches. Il y a une immense humanité dans ce film, des questions éternelles: comment vivre quand le quotidien est si lourd, comment épargner à son enfant la perception d’un monde trop dur? Que veut dire pardonner? Certes, la fin est discutable, mais veut aussi éviter le happy end facile qui aurait été comme une trahison de tout ce qui a précédé. Et, par certains côtés, au fond, c’est peut-être un happy end…