Sud Liban, 1985, un poste avancé de l’ALS (l’Armée du Liban Sud du général Lahad): il fait chaud, l’été arrive et la menace d’une attaque du poste par le Hezbollah grandit chaque jour alors même que rien ne se passe. On pense à l’atmosphère du Désert des Tartares mais là l’ennemi est bien réel. Un Israélien atypique commande l’escouade qui tient le poste: il s’appelle Belleface mais le pourquoi de ce pseudo nul ne le connaît. Un jeune français idéaliste s’est engagé et une amitié se noue entre les deux hommes. Au fur et à mesure de leurs patrouilles et de leurs échanges autour d’un café, Belleface apprécie l’innocence de ce jeune homme qui pourrait être son fils et le jeune est impressionné par l’expérience et la sagesse façon Qohelet (qu’il cite beaucoup) de cet ancien déporté ancien légionnaire devenu vétéran de Tsahal. Belle méditation sur le ‘métier’ de soldat, sur Israël et l’Europe, sur l’honneur et le sens de la vie. En outre, le roman est très bien écrit, me rappelant un peu Le huitième soir de Arnaud de la Grange (https://www.marcrastoin.fr/le-huitieme-soir-de-arnaud-de-la-grange/) que j’avais bien aimé aussi. Pour qui aime les romans métaphysiques, l’histoire (notamment celle d’Israël) et le livre de Qohélet…
[il y a de toutes petites imprécisions qui sont restées; « Bachir porté par son peuple à la présidence »: l’élection ne fonctionne pas ainsi au Liban; Le dôme du rocher saint « pour les trois religions »: pas exactement; ou l’expression « les maronites et les catholiques » pour parler des latins. Mais on voit que l’auteur a séjourné là-bas et connaît le coucher de soleil sur Tyr…]