Pierre Lemaître inaugure une nouvelle trilogie sur les décennies d’après guerre (la seconde) après celle sur les décennies d’après guerre (la première). Nous suivons une famille bourgeoise établie originellement à Beyrouth où le père a fondé et dirige une savonnerie. Nous sommes en 1948 et la France se remet difficilement de la guerre tandis qu’une nouvelle guerre se poursuit en Indochine. Nous suivons les trajectoires des quatre enfants, trois garçons, une fille. C’est écrit comme un roman feuilleton dans un français efficace et sans apprêts. L’atmosphère du temps tant à Saïgon qu’à Paris est bien reconstituée grâce à un gros travail d’enquête préalable. On ne s’ennuie pas une seconde et les péripéties s’enchainent avec bonheur. Pourquoi j’en sors néanmoins avec une impression quelque peu mitigée? Après réflexion, je pense que c’est parce qu’aucun des personnages principaux n’est sympathique: domine un climat de veulerie et de vide existentiel qui finit par être pesant.