Il s’agit du dernier grand livre de Endo, l’un des deux qui furent placés sur son cercueil deux ans plus tard. Je n’ai plus 15 ans et je ne peux revivre le choc profond que j’avais vécu en lisant Silence ni, 10 ans plus tard, Samurai. J’ai néanmoins été touché de retrouver tous les grands thèmes de Endo, ou plutôt l’unique thème, la quête spirituelle, une quête qui, si elle semble s’écarter des modèles religieux conventionnels, à commencer par celui du ‘christianisme’ (un ‘isme’) est en réalité extrêmement christique et même christiforme. On ne peut qu’être ému – surtout connaissant la biographie de Endo – de voir combien toute sa vie, la figure du serviteur souffrant (Isaïe 53 plusieurs fois cité dans le texte) était au cœur de sa vie. Pas sa vie ‘spirituelle’. Sa vie tout court. D’une grande simplicité de style, touchant, ce livre ne peut pas ne pas émouvoir.
LIVRE – 1996 – Éditeur : Denoël