Un film de Frédéric Sojcher avec Agnès Jaoui, Jonathan Zaccaï, Géraldine Nakache, sur un scénario d’Alain Layrac d’après son livre Atelier d’écriture. Noémie, une scénariste réputée, vient à Toulouse donner une master class de scénario dans une école de cinéma. Celle-ci est dirigé par Vincent, qui fut son amour de jeunesse. Elle enseigne à partir de son expérience, qui est tout autant une expérience professionnelle qu’une expérience de vie, et se confronte à une quinzaine de jeunes désireux d’entrer dans le monde du cinéma par la porte du scénario. Pendant les pauses, elle retrouve Vincent: vont-ils enfin se dire les choses? Le film est une hymne au pouvoir des histoires et à leur importance dans nos vies – les histoires que nous imaginons tout comme celles par lesquelles nous racontons nos vies et ses choix – tout comme un magnifique portrait de femme, porté par Agnès Jaoui (et qui ressemble beaucoup à Agnès Jaoui elle-même!). En passant, nous voyons la place des questions de genre, et la fluidité fragile des jeunes générations sur ce point, tout comme l’éternité de certaines questions: l’estime de soi, la reconnaissance des autres, la jalousie, le sens de la vie… L’approche est totalement séculière/profane – l’aide au soi est fournie par la psychothérapie et non par la foi – mais il y a une belle humanité qui se révèle. Des personnes nous aident – ou pas – à prendre confiance en nous et d’autres non. Des choix sont posés sans que nous en mesurions toujours la portée mais c’est cela être humain. Un film qui parlera, je pense, aux attentes d’une génération comme la mienne mais qui pourra être jugé trop parlé, trop théâtral, trop parisien par certains des plus jeunes. Mais j’ai toujours bien aimé Agnès Jaoui et j’ai bien aimé le film et la fin qui ouvre à des réconciliations intimes.