L’auteur est un écrivain flamand qui s’est établi dans un petit village provençal à flanc de montagne. Et il découvre qu’un drame s’y est joué voici 9 siècles: un pogrom y frappa la petite communauté juive locale lors de la première croisade. Un couple formé de la fille d’un seigneur normand convertie et du fils du grand rabbin de Narbonne en avait-il réchappé? Un document trouvé dans les papiers de la fameuse genizah du Caire éclairait les événements. Les passages romanesque sont portées par une langue puissante et poétique, humainement crédible; les passages autobiographiques, quoique intéressants, sont moins prenants. On se trouve ainsi à mi-chemin entre le Ian Pears du Songe de Scipion, sur la condition juive dans le haut moyen âge vue à travers le roman, et un Daniel Mendelsohn pour l’aspect personnel de la quête. Je regrette qu’un élément clef du suspense soit révélé très tôt sans que cela s’impose. Cela reste un bon livre pour mieux comprendre le contexte de l’an 1099 et la vie du judaïsme au temps de Rashi.