Dans un manoir de Normandie, un groupe de vieillards se retrouve le soit: un abbé présent parmi eux dit qu’il vient de croiser tel un fantôme le chevalier des touches: Celui-ci fut un figure héroïque des derniers résistants de la cause royale en 1799 et sa libération de prison la veille de son exécution la matière d’une légende. Or une des femmes présentes participa à cette expédition à la fois audacieuse et désespérée. Ce qu’ils ne savent pas c’est qu’un jeune garçon de 10/11 ans les écoute et n’oubliera pas ce récit à l’antique. Hommage à ces combattants qui continuaient à ce battre pour la foi plus que pour le roi, sachant combien c’était fini et que les émigrés ne feraient rien pour les aides, ce petit récit se caractérise d’abord par son style, un peu vieilli certes (nous étions en 1864) mais parfois superbe. Pour en donner deux exemples, l’un concis, percutant et même drôle, l’autre poétique et sobre: « Coutume et péage, toute la Normandie tient dans ces deux mots! » et « C’était à se demander qui des deux reprenait l’autre: si c’était lui qui reprenait la mer, ou si la mer le reprenait! » Ou encore ce mot bien biblique par le fond: « La foi sincère a souvent de ces familiarités avec Dieu, que des sots prennent pour des irrévérences ridicules, et des âmes de laquais ou de philosophes pour de l’orgueil. »