Dans ce roman sobre et puissant à la fois, bien construit et extrêmement documenté, nous découvrons l’histoire de l’Estonie, ce petit pays balte tant de fois ravagé par des envahisseurs, dans les années précédant immédiatement la Seconde Guerre mondiale et les années qui suivent (en gros de 1934 à 1956). En suivant un groupe de personnages, des hommes politiques estoniens mais aussi un couple d’écrivains, nous prenons conscience de ce que ce peuple a vécu. Le désir constant, apparemment fou mais irréductible, d’être indépendant avec une démocratie réelle basée sur le droit et les destructions commises par les envahisseurs nazis puis soviétiques. Les illusions des uns, la dignité entêtée des autres. J’ai été stupéfait je l’avoue de découvrir que l’auteur n’est pas estonien mais bien français tant il réussit à nous faire sentir un tempérament national spécifique (et sans avoir habité trente ans dans le pays!). Il m’a rappelé, même si le genre littéraire n’a rien à voir, le Courlande de Jean Paul Kaufmann. Un très beau livre qui rend hommage à des personnes qui honorent l’humanité…