Premio Nadal 2016 (qui existe déjà en français), Victor del Árbol reste fidèle à son genre littéraire: le policier ample, tourmenté, riche, à la structure narrative complexe (nombreux flash-backs) et aux personnages à la forte personnalité. Certains auteurs excellent dans la description du quotidien ordinaire de personnes ordinaires: leurs phrases sont minimalistes, leurs sous-entendus subtils. Del Árbol est à l’opposé! Il y a beaucoup de drames, de cas exceptionnels, de vengeances éclatantes, de perversités rares. Les adjectifs abondent souvent en rythme ternaire. C’est bien fait et bien écrit. Cependant j’ai été moins convaincu que par le précédent et il m’a semble que le nombre de thèmes traités (la dictature argentine et ses tortureurs, les enfants semi-autistes ou psychotiques, les tueurs en série, les drames d’une grande famille d’industriels, la vie des pécheurs de Galice, etc.) desservait un peu l’ensemble. Cependant il y a du souffle, des surprises, des scènes d’une vraie qualité psychologique. Bref du cinémascope dolby stéréo!