Denis Marquet. Une philosophie christique, mais pas chrétienne
Ancien catholique et chercheur de sens, Denis Marquet partage, dans une langue limpide et précise, sa conviction que l’enseignement du Christ ouvre un espace au désir de l’humain et offre des principes salutaires de vie. Il a raison de pointer l’écart entre une vision racornie et ritualiste de la ‘foi’ parfois vécue en monde chrétien et la façon dont Jésus a centré son message sur l’essentiel, sur la soif de vie. Il fait appel aux enseignements du Christ (enfin une partie d’entre eux car il taille très fortement tout ce qui ne va pas dans son sens), qu’il cite souvent, tels qu’ils apparaissent dans les évangiles mais le hic ici, c’est qu’il ne semble pas percevoir que son Jésus est déjà un Jésus ecclésial car le Jésus qui parle dans le Nouveau Testament n’est pas le Jésus de l’histoire mais bien celui d’une communauté naissante, que, par ailleurs, par le biais de Pierre et des Douze, Jésus a voulue et organisée. C’est aussi l’Eglise qui, dans l’histoire, a transmis l’Evangile. Sans elle, l’auteur ne pourrait tout simplement pas avoir accès à cette source qui le désaltère. On ne peut avoir, durablement, Jésus sans l’Eglise. Ceci dit, la vision spirituelle que propose l’auteur, qui invite à faire confiance à son désir profond d’infini et à refuser les satisfactions faciles, est certainement nourrissante. Elle pourra inspirer ces très nombreuses personnes qui ne se sentent pas en mesure de faire confiance à l’Eglise mais qui estiment la personne de Jésus et le cœur du message christique. Peu à peu, peut-être découvriront elles que l’Eucharistie est ecclésiale et que la foi se vit mieux en communauté que tout seul tout comme l’être humain s’épanouit plus dans la communion que dans l’isolement?
On lira avec profit la recension détaillée de Pascal Ide: