Un film de Jean-Paul Salomé, avec Isabelle Huppert, Grégory Gadebois, François-Xavier Demaison, Marina Foïs, Yvan Attal, Pierre Deladonchamps. En 2012, Maureen Kearney, une syndicaliste CFDT d’Areva, le premier groupe du nucléaire français, très connue dans la boite et présentée comme proche de la patronne Anne Lauvergeon sur le point d’être débarquée, est mise au courant d’un projet d’accord entre EDF et les Chinois, qui menace directement Areva. Des menaces de plus en plus fortes s’exercent sur elle mais elle tient bon: un matin, la voilà violemment agressée chez elle mais les gendarmes ont des doutes et sa version est contestée. Que s’est-il vraiment passé? Le scénario s’inspire de l’histoire et des atermoiements terribles des politiques et des patrons d’industrie autour de la filière nucléaire: sur ce plan, Proglio est le requin caché, Oursel le mâle à la fois violent et dépassé (très bien joué par Attal mais la charge est très violente: j’espère vraiment que le vrai Oursel n’était pas nul à ce point-là…), Montebourg le politique ridicule et Lauvergeon la manipulatrice égocentrique et, in fine, lâche. La partie sur l’agression occupe la deuxième moitié du film, ce qui en trouble le genre et qui le rend plus long… En outre, Isabelle Huppert n’est pas très crédible dans le rôle. Donc, un bon film, décrivant tout à fait pertinemment un moment très difficile de l’industrie français et montrant comment certains (politiques comme industriels) ont cédé au mirage chinois favorisant des transferts de technologie qui à terme affaiblissent la France, mais qui a, ce me semble, un problème de rythme d’une part de casting d’autre part.