Très court pamphlet (une vingtaine de pages dans un format normal) qui raconte quelques épisodes dans la vie du réformateur allemand Thomas Münzer (1489-1525) (quoique le tiers du ‘livre’ concerne ses prédécesseurs anglais des siècles précédents, ce qui est un peu curieux pour un aussi court récit). Il ne s’agit ni d’un aperçu historique (aucune date ou contexte historique n’est donné et on n’apprend au fond quasiment rien sur Münzer que nous ne savions déjà) ni d’un essai théologique (ces questions n’intéressent pas l’auteur). Le style pourrait apparaître comme un pastiche de Péguy mais sans la foi ce qui rend l’exercice assez vain, puisqu’il aplatit gaiement et sans nuances la théologie sur la sociologie (ce qui n’est pas le meilleur moyen de comprendre des hommes comme Münzer). Certaines formules se veulent originales – « L’Histoire c’est Philomèle, et on l’a violée à ce qu’on dit, et on lui a coupé la langue, et elle siffle la nuit au fond des bois » (50). Si l’on veut… Elles me semblent surtout souvent faciles et démagogiques. Bref un sermon sans foi, des mots sans âmes, pour gilets jaunes fatigués aimant convoquer des figures historiques pour donner noblesse à leur mouvement. Vite lu, vite oublié.