Un film de Nicolas Boukhrief avec Romain Duris et Marine Vacth.
je ne connaissais ni le premier film ni le livre de Béatrix Beck, publié en 1952. j’ai hésité à aller voir ce film mais je ne le regrette pas. Bien au contraire. Il est bien fait, sobre et efficace à la fois. Les dialogues sur la foi sont très justes: c’est théologiquement pertinent (la foi n’est pas une affaire de ‘preuves’ mais une rencontre personnelle) et léger en même temps. Qu’il est frappant de penser que la question de Dieu pouvait tant passionner en France dans ces années-là et qu’il y avait des Bernanos, des Montherlant, des Mauriac, etc. Ce n’était pas une question de salon mais bien une question de vie ou de mort « cela change tout! » comme dit Barny. Les deux acteurs jouent bien. J’ai juste une petite réserve sur la déclamation par Romain Duris de 1 Co 13 depuis la chaire. Marine Vacth m’a impressionné. Elle réussit à transmettre ce mélange de fierté et de distance, de force et de faiblesse, que dégage Barny. Elle le fait avec pudeur et retenue sans s’appuyer sur sa beauté, qui n’en devient que plus éclatante. Le dispositif du scénario (à la Titanic pour ainsi dire) avec le témoignage de la femme âgée parlant au jeune prêtre est très bon. Que nous dit ce film in fine? Que la foi passe par la chair et par le corps, par la parole libre et par la conversation. Je pense à Pierre passant la porte du centurion Corneille « et tout en parlant il entra » ou lorsque Lydie ‘contraint’ Paul à demeurer chez elle. Le Seigneur a voulu que la médiation de la foi se passe par des personnes concrètes et cela est heureux. Certes cela appelle du discernement et de la pudeur – « Je ne sais si j’aimais Dieu à travers lui ou lui à travers Dieu » – mais que Dieu se montre si humain est une bonne nouvelle.