Voilà qu’une femme, une mère de famille, une parisienne, se met en tête d’en savoir plus sur les tableaux de son arrière-grand père, le grand collectionneur Jules Strauss décédé en 1943. Et ce sont des pans entiers de l’histoire de sa famille qu’elle découvre tant les silences de l’après guerre avaient été lourds. Voilà qu’elle se plonge, en débutante intimidée, dans le monde des spoliations, des intermédiaires qui ont fait fortune en servant d’acheteurs aux grands du Reich, Hitler en tête, et aussi, de ses musées – allemands ou français – qui, après guerre et jusqu’à aujourd’hui (mais oui mais oui), font tout pour ne pas restituer ce qui a été volé (ou acheté à vil prix): Aventure où elle est soutenue par son mari (qui ressort vraiment du livre comme un conjoint doit être, à la fois discret et appui inconditionnel). Cela lui fait aussi réfléchir à ce qu’est l’identité juive, à la fois fragile dans cette famille très assimilée et si forte. L’ensemble est raconté avec beaucoup de sincérité sans cacher ses sentiments moins honorables à l’occasion. Personnellement, et même si le monde de l’art m’est assez étranger, ses récits familiaux me touchent beaucoup et j’ai trouvé le livre passionnant jusque dans ses moments d’apparent surplace.