Tiré d’un livre d’O. Adam (que je ne connais pas), ce film touche souvent juste: il est court et simple, prend le temps de filmer les êtres et leur donne le temps d’exister. Il évite le blabla new age et met à l’image un sens du contact entre les êtres humains, notamment tactile, qui est remarquable. Il traite d’une question grave et universelle: comment faire face au deuil d’un être très cher alors que l’on se sent en partie coupable de sa mort? Comment renaître avec la reconnaissance d’une cicatrice indélébile? Il laisse entendre que des personnes mortes peuvent être curieusement plus vivantes que des vivants qui en fait sont morts… Il y a cependant deux petites facilités que je regrette : le couple initial (et la maison et la famille) est un peu trop caricatural : je ne pense que cela ait été nécessaire pour que tout spectateur se pose la question de la vérité de sa vie (notamment relationnelle) et la relation ultime avec le pêcheur n’avait pas besoin d’aller jusqu’où elle va: cela limite un peu la force de la solidarité humaine élémentaire. Mais Daisuke est une figure d’une telle bonté (inspirée d’une personne réelle) qu’à lui seul il justifie le film.
© Condor
FILM – 30/03/2016 – de Vanja D’Alcantara avec Isabelle Carré, Jun Kunimura, Niels Schneider