Dans ce roman historique flamboyant, l’auteur nous retrace la bataille d’Essling, les 21 et 22 mai 1809, lorsque Napoléon affronte près de Vienne, les Autrichiens du l’Archiduc Charles. Certes, officiellement, la ‘victoire’ revint aux Français en ce qu’ils ne cédèrent pas à un contre trois mais les pertes furent effroyables et la rupture du pont de bois sur le Danube faillit coûter à l’Empereur une défaite totale. L’auteur mêle personnages historiques, Berthier, Lannes, Massena, le jeune Beyle (futur Stendahl) et inventés. Le mélange d’incroyable courage et de sauvagerie de ces batailles napoléoniennes où les canons emportent jambes et têtes avant que des combats à l’arme blanche ne provoquent d’autre blessures terribles est simultanément un écho de ce que fut la puissance française et de ses maréchaux d’Empire (même si Napoléon lui-même est plutôt maltraité) et de la barbarie de la guerre. Le livre obtint le Goncourt en 1997. Fougueux comme une charge de chevaux-légers, truculent à l’occasion, bien documenté, du bel ouvrage.