J’ai été très touché par ce livre, un très bel hommage de l’auteur à son père, père adoptif sans doute mais si bon père, un vrai passeur. Il contient en passant un hommage au jésuite Vincent Santuc, jésuite français ayant travaillé au Pérou et qui a laissé de beaux souvenirs à tous ceux qui l’ont rencontré (69). Ce père était kiné d’où ce paragraphe, qui me rappelle également mon propre père dans son goût de la conciliation et de l’accord : « Mon père apparaît comme une métaphore dans ‘un territoire fragile’ […] un ‘accordeur de corps’, qui se définit ainsi : ‘J’accorde les muscles et les vertèbres comme un guérisseur de piano […] c’est toute ma vie, accorder. Au fond je ne connais pas d’œuvre plus humaine’. Tout mon père est là. » et puis il y a ces si belles lignes qui me sont restées : « Tu m’aimais tout bas, sans effusion, comme on murmure… tu m’aimais tout bas, sans le dire, sans éprouver le besoin d’élever la voix » (99). Merci pour cette œuvre de pietas et de mémoire.
LIVRE – 2009 – Éditeur : Gallimard