Le prix Nobel 2017 nous revient avec ce roman, comme toujours délicat et suggestif. Dans un futur indéterminé, des robots très réalistes ont atteint un haut niveau d’intelligence artificielle et servent de compagnons aux enfants solitaires. Une maman achète Klara pour sa fille Josie qui est chétive et qui vit, avec elle, à la campagne. Pourra-t-elle aider la petite fille? Avec une écriture très sobre et qui révèle, comme à son habitude, peu à peu les choses, Kazuo nous propose une sorte de fable sur l’humanité. Il nous parle de tendresse et de filiation, de crise écologique et de la société contemporaine, mais surtout d’amour, de l’âme, de la prière, du cœur de l’homme ‘compliqué et malade’ comme dit le prophète (et pas toujours facile à décoder pour une IA) mais qui sait aussi être généreux et altruiste. Kazuo ne cherche ni à choquer ni à faire moderne ou brillant. Il cisèle, en peu de mots, de très beaux portraits d’enfants au seuil de l’adolescence et nous fait réfléchir discrètement sur notre commune condition de créatures fragiles et fortes, toujours seules mais en quête de communion, irritantes et attachantes à la fois.