Un film de Martin Scorsese avec Leonardo DiCaprio, Lily Gladstone, Robert de Niro (et Martin Scorsese!). Il y a cent ans, les Indiens d’Amérique vivent souvent dans des réserves isolées. Lorsque du pétrole est trouvé sur le territoire du peuple Osage, en Oklahoma, la concupiscence s’installe: tous les moyens sont bons pour acquérir une part du gâteau. Cette sombre histoire, découverte à partir d’un roman de David Grann (dont le titre original en dit un peu plus sur le contenu de l’histoire: Killers of the Flower Moon: The Osage Murders and the Birth of the FBI) inspiré de faits réels, est glaçante. Même si le film est esthétiquement superbe, l’histoire, elle, est terriblement sombre et montre le mauvais penchant à l’œuvre dans le cœur de l’homme, la façon dont l’appât du gain peut avilir et souiller les âmes. Il pourrait illustrer un cours sur le péché originel. Un homme s’est laissé dévoré par sa propre convoitise et, devenu diabolique à la façon de Sauron, il va en entraîner un autre dans le mal: un homme faible, un peu limité intellectuellement et plutôt gentil de ‘nature’, mais qui revient des tranchées sans autre famille que cet oncle. Retrouver une famille n’est-ce pas un désir profond? Mais si cela vient à blesser l’amour conjugal nouveau qu’il se surprend à éprouver, que faire? C’est bien sûr, à la façon de Gangs of New York, une tranche d’histoire américaine. Quelques décennies plus tôt, les jésuites étaient restés auprès du peuple Osage durant l’épidémie de variole, créant un lien profond et durable avec ce peuple. On les voit à l’arrière-plan mais on les oublie et cette histoire reste à raconter. Ce sont les rites, plus photogéniques, de la spiritualité traditionnelle que Scorsese a choisi de nous montrer (et cela a toute sa valeur). Un film porté par un grand De Niro et un honnête DiCaprio, esthétiquement nickel et humainement fort, mais un tantinet long (du fait aussi de son rythme uniforme).