FILM – 18/05/2016 – de Pedro Almodóvar avec Emma Suárez, Adriana Ugarte, Daniel Grao
Un film profondément humain : une fois encore des histoires ‘d’hommes’ qui sont des histoires de femmes, magnifiquement filmées et qui jouent très bien. Il est question de tous les grands thèmes d’Almodóvar alors même qu’il s’est inspiré d’une écrivaine canadienne, Alice Munro (Prix Nobel 2013)… Sans doute parce que ces thèmes sont de de tout temps et touchent au cœur de notre humanité: la relation parents/enfants (et pas seulement mère/fille d’ailleurs), le deuil et la perte, l’amour (même parental) et ses aveuglements, la question de la fin de vie (notamment dans un couple), la culpabilité qui vient frapper, le passage du temps, la difficulté de dire les choses essentielles. Il y a beaucoup de clins d’œil, tout est bien fait et, en même temps, il n’y a pas d’excès mélodramatique comme si la réserve d’Alice Munro était venu tempérer les coups de pinceaux de Almodóvar. Même lorsqu’un élément du scénario pourrait apparaître comme critique de la foi, je ne lui en tiens pas en rigueur (ils sont si nombreux comme lui à voir la foi comme un refuge ou une façon de gérer la culpabilité précisément alors qu’elle est tellement plus lumineuse et vivante et joyeuse et reliant au réel le plus charnel) parce que l’essentiel n’est pas là… Une histoire de famille(s), une histoire de femme(s), une histoire universelle tissée d’humanité.