Un galeriste (très) parisien et (très) désabusé, à l’âge moyen indéfinissable, vient de divorcer et le business ne va pas (très) fort. Son collaborateur lui parle d’un bateau disparu dans le grand nord canadien alors qu’il abritait des œuvres d’art inuit. Une étrange aventure va alors commencer et un thriller (très) improbable embraye. D’abord agacé par la nonchalance du style oral, adepte de changements de personnes inattendus, et de jeux de mots amusés, un peu rebuté par l’absence totale de sens métaphysique et la veulerie des hommes au cœur du récit, je me suis laissé prendre à ce mélange d’Audiard et de Pierre Dac (ou ce croisement de Manchette et de Houellebecq (oui, je sais, je ne devrais rien dire sur ce point, je n’ai pas lu (mais j’ai feuilleté 😉 !)). On rit rarement mais on sourit beaucoup (c’est déjà bien!) et, une fois que l’on accepte que l’auteur, un peu pataphysicien, s’amuse à écrire un faux polar grandguignolesque sans se prendre au sérieux, on sourit de son sens des formules. Mine de rien, pas si simple d’écrire mal aussi bien…