Nous voilà en 1865 dans la ville thermale et balnéaire de Bath dans le sud de l’Angleterre: deux femmes vont s’y croiser: Clorinda, une irlandaise d’origine pauvre qui a fui Dublin et cherche à se bâtir une vie décente en ouvrant un salon de thé et Jane, la jeune fille d’un médecin du lieu, qui rêve d’un grand destin et ne se résout pas à un mariage conventionnel. Pendant ce temps un rajah blanc du Sarawak vit dans la jungle de Bornéo et accueille un botaniste anglais excentrique, frère d’un jeune médecin, le soupirant de Jane. L’auteur accorde beaucoup de soins aux dilemmes intérieurs de ses personnages et son anglais très châtié crée un joli contraste avec les descriptions parfois osées de certaines réalités du temps qui seraient demeurées cachées dans un roman de l’époque. Si le roman prend son temps, un grand suspense anime le dernier tiers et soutient l’intérêt du lecteur qui s’est attaché à ses personnages. La postface montre qu’un grand travail de recherche a préparé l’écriture du roman.