Par une séquence de tableaux, s’étalant sur plusieurs années et impliquant plusieurs personnages dont les liens n’apparaissent que peu à peu, Ondaatje décrit la vie ouvrière des immigrants qui firent la ville de Toronto, bâtissant ses tunnels et ses ponts et communiquant dans un anglais élémentaire. Finlandais, Italiens, Macédoniens, socialistes ou apolitiques œuvrent de concert, à des années-lumières de la vie des ultra-riches qui semblent vivre dans un autre monde. La poésie de la prose de Ondaatje a été louée et certains paragraphes sont d’une écriture virtuose mais la construction narrative fragmentée et parcellaire m’a dérouté et sans doute ne suis-je pas assez compétent pour en apprécier la richesse. D’une certaine façon le style brillant m’a handicapé dans la lecture et ne m’a pas permis de compenser la tremblante ligne narrative… Sans doute d’autres lecteurs anglophones seront-ils plus sensibles à l’inventivité de la langue…