
Une mini-série italienne de Niccolò Ammaniti, avec Guido Caprino, Elena Lietti, Lorenza Indovina, Sergio Albelli, Pia Lanciotti, Tommaso Ragno, Alba Rohrwacher, Alessio Praticò, en 8 épisodes d’environ 48’ (2018). Nous sommes en Italie, aujourd’hui : un référendum va avoir lieu sur la sortie de l’UE. C’est alors qu’une statue de la Vierge, retrouvée chez un mafieux, est dite pleurer du sang. La rumeur met en crise tout le monde : politiques, prêtres, simples fidèles. La chose est-elle possible ? Croyable ? Chaque personne impliquée, de la scientifique au premier ministre, devra se décider en conscience face à ‘l’incroyable’. C’est par le biais du ‘miracle’ (possible? envisageable?) que l’écrivain N. Ammaniti aborde la question de la foi. Les acteurs sont excellents, la série est plutôt grave de tonalité et parfois rude (voire crue au début). Mais elle a un grand mérite, rare, mettre la question de la foi au coeur du propos. Fabrizio Pietromarchi est un politicien rationnel et ambitieux qui se trouve mis en porte à faux par ce ‘fait’ inexplicable. Le général Votta est une belle figure de militaire: il est croyant mais c’est avant tout un homme de devoir et un bon enquêteur. Le père Marcello, ami de Fabrizio, paraît vraiment perdu mais on va apprendre des choses qui vont nous obliger à changer notre regard sur lui et ses propos sur la foi sont justes (elle n’est pas quelque chose que l’on possède une fois pour toutes). La jeune biologiste est un personnage tragique que l’on n’arrive pas vraiment à trouver sympathique mais comment ne pas souffrir de son isolement. J’ai regretté la présence d’une secte (invraisemblable que cette idéologie puisse tolérer le ‘je vous salue Marie’ de Olga; celle-ci aurait dû être catholique et plus normale: cela aurait rendu l’ensemble plus juste). Les scènes de couple entre Fabrizio et Sole sont terribles mais bien écrites et bien jouées et font de l’aventure de leur couple un des moteurs de l’intrigue. Il est bien entendu impossible de ‘boucler’ une telle histoire, ce qui fait que je préfère une fin ouverte à un faux choix facile. Une vraie réussite, pas du tout démagogique mais d’une impressionnante rigueur.