Un film de Eric Toledano et Olivier Nakache avec Vincent Cassel, Reda Kateb, Hélène Vincent. Deux associations fondées par deux personnages originaux et hauts en couleur – un juif portant kippa et un musulman croyant – se battent au quotidien pour accueillir des enfants autistes profonds, difficiles, que refusent bien souvent les centres d’accueil. Grâce à des jeunes de banlieues, ils font de l’accompagnement et offrent des activités. Mais ils ne sont pas déclarés, prennent des risques financiers et de sécurité et l’IGAS ( à juste titre dirais-je) enquête (et contrairement à ce que disent beaucoup de critiques, leurs inspecteurs sont plutôt bienveillants et font le boulot qu’on attend: ce ne sont pas des caricatures). Le pitch est simple et le film limpide: la réalisation est nerveuse, sans bavures ni lenteurs et les deux acteurs jouent juste. Ce n’est pas génial sans doute mais bravo à nos deux réalisateurs de continuer à honorer ceux qui prennent soin des plus fragiles de nos frères en humanité. Il y a quelque chose de profondément évangélique dans le travail qu’ils font et l’on comprend à la fois les risques qu’ils prennent et pourquoi l’administration a du mal à suivre (et pas pour de mauvaises raisons). Oui l’autisme c’est galère, c’est compliqué mais des moments de grâce sont possibles (les chevaux, le restau, la patinoire, etc.) : prendre soin de ces enfants et de ces jeunes adultes honore un pays, honore les croyants (j’ai bien aimé que cet aspect sois très discret: c’est au spectateur de se demander ce que la foi vient faire là-dedans et, s’il s’interroge, c’est bien). On sent, comme à la fin du film « le sens de la fête » ce désir de dire que la France peut être un pays formidable où, malgré les problèmes sociaux et les tensions communautaires, on peut vivre et faire de grandes choses avec parfois de petits moyens. Et en plus il y a vraiment des moments de sourire et à la fin du film vous saurez, enfin, ce qu’est un Shiddoukh 😉 .