Tout admirateur que je sois habituellement des talents de conteur de Perez-Reverte, j’ai été déçu par ce roman qui n’en est d’ailleurs pas totalement un. Il nous narre l’aventure de deux académiciens espagnols qui partent pour Paris en 1780 afin d’acheter pour l’Académie les 28 volumes de l’Encyclopédie (Diderot-d’Alembert). Chaque chapitre mêle le présent, la façon dont l’auteur se renseigne pour établir la véracité de ses anecdotes, et le passé, le voyage des deux hommes, un catholique modéré et modérément ‘illuminé’ et un amiral plus radicalement antireligieux. C’est certes l’occasion de décrire avec minutie les rues de Paris ou les salons de la capitale mais c’est surtout le moyen qu’a choisi l’auteur pour souligner pesamment l’arriération de l’Espagne due au poids de la religion. Tout n’est pas faux dans la description mais le côté répétitif des discussions ‘philosophiques’ (qui ne vont pas très loin) et le fait que le récit manque singulièrement de péripéties pour tenir ses 500 pages font que je ne recommande pas cet opus.