Comment les insignifiantes tribus des montagnes de Judée coincées entre deux formidables aires impériales ont-elles pu donné naissance au judaïsme? Surtout, comment après le désastre de la destruction de la Samarie, le Royaume du Nord, celui d’Israël, en 722 – qui ne reviendra plus jamais – et celui, encore plus dramatique, de la fin du Royaume du Sud, de Juda en 587 , qui entraîna à son tour un exil massif, le peuple d’Israël put survivre? Telle est la question centrale de la première moitié du livre. D’une façon vivante et très accessible, synthétisant bien els dernières décennies de recherche bibliques et historiques sur cette période, l’auteur montre comment les théologiens hébreux (avant de devenir juifs pour ainsi dire) ont su transformer le trauma (l’échec, l’humiliation, la dépopulation) en résilience. Cette partie est convaincante et riche d’enseignements. La second porte sur le Nouveau Testament et in fine sur la personne de Paul. Elle m’a paru moins convaincante quoiqu’intéressante. Le passage du collectif à l’individuel notamment m’a paru un peu trop osé, ce qui affaiblit l’impression finale laissée par le livre. Il mérite néanmoins d’être connu, constituant une excellente introduction au champ récent des études croisant Bible et trauma.