Nous voilà à Straford upon Avon, en Angleterre en l’an de grâce 1596. Une famille y vit modestement: le père vit dans son monde intérieur et dans ses livres, la mère est une créature de la forêt, une femme qui suscite réserves et distance. Des enfants surviennent dont une paire de jumeaux, Hamnet et Judith. Avec une écriture d’une grande poésie, attentive à la vie quotidienne dans ce monde fragile où la mort rode et peut frapper à ‘l’improviste. Le personnage de Agnès, la mère, est superbe et l’on en oublie très volontiers que ce mari souvent londonien deviendra Shakespeare et écrira Hamlet (autre graphie de Hamnet). Humble et lyrique, humain et léger.
‘Tis a fearful thing
to love what death can touch.
A fearful thing
to love, to hope, to dream, to be –
to be,
And oh, to lose.
A thing for fools, this,
And a holy thing,
a holy thing
to love.
Mon unique réserve est que l’auteure néglige, volontairement je pense, la place de la foi chrétienne, de ses mots et de ses rites, dans l’Angleterre de l’époque…