[même titre en français] Nous voici plongés dans l’Irlande de la Grande Famine en 1845: une toute jeune fille, Grace, est envoyée dans le monde par sa mère pour survivre et son petit frère la rejoint. Ils vont traverser un pays où la famine plonge des milliers de personnes en morts-vivants, squelettes ambulants mangeant l’écorce des arbres. La dimension historique et psychologique est très soignée, les épisodes mémorables, l’écriture poétique, irlandaise et riche. La façon dont le monde des rêves et des morts habite la psyché irlandaise est bien rendue. J’ai une réserve et une surprise. La surprise est la quasi absence du monde des références catholiques alors même que le thème de Dieu et du divin traverse tout le livre (est-ce un anachronisme involontaire?) et la réserve est que parfois l’auteur se regarde un peu écrire et étale sa dextérité verbale en négligeant un peu le rythme de la narration (le livre aurait gagné à être un tiers plus court je pense). Cela dit, un indéniable talent et un personnage inoubliable.