Un film de Ridley Scott avec Paul Mescal, Pedro Pascal, Connie Nielsen, Denzel Washington, Derek Jacobi. Une génération après la mort de Maximus Decimus Meridius, vers 210, Rome est aux mains d’une paire de frères, les corrompus Geta et Caracalla. Le général Acacius revient de Numidie après une nouvelle victoire des légions, et ramène dans ses bagages un prisonnier, Hanno, qui n’est autre que Lucius, le fils de Lucilla et de Maximus. Complots et combats se succèdent: comment finira l’histoire? Le rêve d’une Rome plus pacifique, plus démocratique (si tant est que le règne du sénat puisse l’être…Vieux rêve auquel toutes les âmes honnêtes veulent croire), moins corrompu et plus honorable. Il était difficile de faire une suite à un chef d’œuvre aussi connu que Gladiator. Mais le résultat est plus qu’honnête. Paul Mescal (comme son accent irlandais est délicieux et fait rêver d’une Irlande enfin unie!) est convaincant comme Hanno/Lucius mais c’est le couple Connie Nielsen et Denzel Washington qui, tous deux, portent le film par leur classe. Les scènes d’action sont spectaculaires et bien rythmées (même si le rhinocéros et les requins étaient peut-être un poil en trop), la géographie (de Rome et de la Numidie) totalement fantaisiste (mais ce n’est pas un vrai souci), la photographie superbe. La phrase clef de Virgile, « les portes de l’enfer sont ouvertes jour et nuit ; Facile est la descente, et aisée est la voie. Mais revenir, contempler les cieux, c’est là la tâche et la puissante œuvre » (Virgile, L’Énéide Livre VI; « Facilis descensus Averno /Noctes atque dies patet atri janua Ditis / Sed revocare gradum, superasque evader ad auras /Hoc opus, hic labor est) est bien vue et m’a fait penser à cette autre phrase forte: « Elle est grande, la porte, il est large, le chemin qui conduit à la perdition ; et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent. Mais elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent » (Mt 7,13-14). Le scénario est un vrai amour à l’éternité de l’amour conjugal (cf. les vœux au début) et à la force du lien parental. Il exalte le courage et l’honneur et charge le cynisme (Macrinus) et la débauche (les empereurs). La seule mention du christianisme, faite en passant, est correcte: la crucifixion est de fait un châtiment infamant et relativement commun… Donc 100% péplum; 100% mélodramatique, mais (très) efficace dans son genre.